27 septembre 2020
Durant une période d’incertitude des marchés, les investisseurs se demandent comment les marchés vont évoluer et s’ils devraient apporter des changements à leur stratégie de placement. Souvent, ils vont essayer de prédire la direction des marchés pour améliorer leur rendement en essayant de suivre la fameuse règle « acheter à bas prix et vendre à prix élevé ». Pour ce faire, ils ont tendance à regarder ce que les marchés ont fait dans le passé. Investir en regardant en arrière est l’équivalent de conduire une voiture en regardant dans le rétroviseur.
Regardons comment ce phénomène se manifeste. Lorsqu’un investisseur regarde comment les marchés ont réagi dans le passé, il peut commencer à croire qu’il aurait pu anticiper ces mouvements. Il croit alors pouvoir prédire avec assez de précision le prochain mouvement notable du marché. Si on prend le plus récent scénario de grande volatilité liée à la COVID-19, investir en regardant en arrière mènerait un investisseur à croire qu’il avait vu venir la chute précipitée des marchés en réaction à la pandémie et que par la suite, après une baisse de plus de 30 %, c’était évident que les marchés allaient rebondir rapidement basé sur toute l’information disponible.
Bien que cette façon de penser peut sembler tout à fait logique, il y a quelques failles dans cette réflexion. Commençons avec la plus évidente : il n’y a personne qui sait exactement ce qui arrivera et quand ça se produira. Il peut y avoir des indices, des avertissements, des éléments déclencheurs et des données que les investisseurs utiliseront pour faire des prédictions mais il n’y a jamais de garantie que le marché va réagir en fonction de ce que tous ces éléments suggèrent. De plus, si la majorité des investisseurs savaient ce qui se produirait et le moment auquel ça se produirait, il y aurait seulement des « gagnants » et aucun « perdant ». En réalité, il doit y avoir des personnes des deux côtés d’une transaction pour que les marchés fonctionnent.
Ensuite, il faut se souvenir que rétrospectivement, les choses sont toujours parfaitement claires. Presque tous les investisseurs du monde ont accès aux mêmes informations. Bien sûr, après avoir vu comment les choses se sont déroulées, il semble évident que la pandémie allait dévaster le monde entier, que les marchés allaient chuter, que les gouvernements allaient intervenir pour soutenir l’économie, que les mesures de confinement allaient aplatir la courbe de contagion et que les marchés rebondiraient rapidement. N’importe qui aurait pu prédire cela, n’est-ce pas? Pas vraiment. En fait, lorsque les marchés étaient à leur plus bas au mois de mars, plusieurs investisseurs étaient inquiets que la situation allait s’aggraver avant de s’améliorer. Aujourd’hui, avec un regard en arrière, ces mêmes investisseurs regrettent de ne pas avoir investi davantage au mois de mars, lors du creux du marché. Juste parce que nous savons maintenant comment les choses se sont déroulées ne veut pas dire que nous savions à ce moment-là ce qui allait se passer et nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve. Le passé est parfaitement clair; le futur ne l’est pas.
Sûrement, il n’y a rien de mal d’apprendre de nos erreurs et même d’ajuster légèrement sa stratégie de placement de temps en temps. Toutefois, faire des changements drastiques en fonction des mouvements du marché en se basant sur ce qu’on croit pouvoir prédire en regardant en arrière n’est pas une stratégie soutenable pour un succès à long terme. Les conséquences négatives d’avoir tort dépassent largement les conséquences positives d’avoir raison. Pour assurer le succès à long terme d’un investisseur, il faut éviter ce genre d’erreurs.
Cet article est pour information générale seulement et ne constitue pas des conseils financiers, fiscaux, comptables ou légaux. Les opinions exprimées dans cet article sont propres à l’auteur et ne reflètent pas nécessairement les opinions de Placements Louisbourg.
Auteur
Marcel LeBlanc, CFP®, CIM® est un planificateur financier et gestionnaire de portefeuille adjoint chez Placements Louisbourg. Vos commentaires et questions peuvent être soumises par courriel à marcel.leblanc@louisbourg.net, ou vous pouvez le rejoindre au (506) 383-5204.